Dans la main du diable, Anne-Marie Garat
Paris, 1913. Gabrielle Demachy et sa tante Agota apprennent la mort d'Endre, fils de la vieille dame le grand amour de la jeun femme. Or celui-ci est mort...5 ans plus tôt, en Birmanie. Encouragée par la rencontre providentielle (mais l'est-elle vraiment ? ) d'un fonctionnaire du ministère de la guerre qui en sait un peu plus, Gabrielle décide de se lancer à la recherche de la vérité, ce qui la conduit à se faire engager comme institutrice dans la famille Galay, dont l'un des membres a bien connu Endre...
Voici un roman époustouflant. Epoustouflant, car tout au long des 900 pages, l'auteur nous tient en haleine sur les pas de Gabrielle sans jamais faiblir. Elle maîtrise parfaitement la construction du livre, son intrigue, ses personnages qui sont toujours fouillés et loin des stéréotypes. C'est une grande fresque de la France de la Belle Epoque, dans laquelle on rencontre une famille bourgeoise avec ses richesses et ses travers, quantité d'employés divers plus ou moins sympathiques, le milieu artistique de Paris, la montée des idées communisantes, le tout sur fond de tensions internationales qui, sans intervenir directement dans le récit, influencent le cours de la vie des personnages... Ajoutez à celà une écriture très travaillée mais jamais difficile à lire, très XIXè siècle (ça m'a beaucoup fait penser à Zola) et vous obtenez un magnifique roman...le premier d'une série de trois. A lire, vraiment.