Où j'ai laissé mon âme, Jérôme Ferrari

Algérie, 1957. Tahar, celui qui apparaît à l'armée française comme le chef de la rébellion algérienne, est capturé. Alors que le capitaine le garde jalousement, il est confié aux hommes du lieutenant Andréani qui l'assassinent...

Le roman alterne les points de vue du capitaine, qui ne comprend plus ses actes et la raison de sa présence ici, et Andréani, qui est passé d'une profonde admiration de son capitaine à l'incompréhension la plus totale. Les deux hommes se souviennent d'une autre guerre avant celle-ci, en Indochine, et de toutes les horreurs qu'ils ont vues - et commises...

Ce texte, par l'ampleur de son style et son sujet, m'a parfois fait penser à un roman qui m'avait bouleversée, C'était notre terre. L'écriture ici est très belle et donne une belle profondeur aux sentiments des deux principaux personnages, celui qui croit se battre pour un idéal et justifie toutes les tortures, celui qui ne peut plus écrire à sa femme car, comme le dit le titre, il a laissé son âme...C'est un livre poignant sur la guerre, qui ne juge pas mais ne fait pas d'angélisme, qui nous interroge sur les raisons de nos actes et nos rapports aux autres. Une belle lecture.

Comments

[Anna]

C'est un de mes romans préférés de la rentrée de septembre 2010.

[emmyne]

J'hésitais encore mais il te rappelle la lecture de C'était notre terre, cela a valeur d'argument...