Les chemins de traverse, Maximilien Le Roy et Soulman
C'est un album bien particulier que celui-ci : il est constitué de trois parties, deux qui sont la BD à proprement parler (mais avec des dessinateurs et scénaristes différents) et une interview de Michel Warschawski à la fin. Ce sont des trajectoires personnelles, celles d'Osama le Palestinien et de Matan l'Israélien, qui sont mises en image toutes les deux dans le même but : délivrer un espoir, aussi ténu soit-il, celui du rapprochement de deux peuples condamnés à vivre sur le même territoire. Les deux récits nous racontent comment chacun de ces deux hommes en est venu au "Taayoush", c'est à dire au vivre-ensemble.
Ce sont des histoires dures qui montrent l'horreur du conflit - chacun a été un jour, directement ou indirectement, touché par la guerre - mais surtout la possibilité d'une solution pacifique, en donnant la parole à des hommes qui ne sont pas des décideurs et qui, à leur niveau, essaient de se regarder comme des hommes et non comme des ennemis. La deuxième histoire insiste notamment sur la nécessité d'une information sur le conflit et les populations touchées ; j'ai relevé cette phrase qui en dit long " les Israéliens ont moins peur du terrorisme que de la parole qui peut donner à comprendre". Voilà qui laisse mesurer l'étendue du chemin à parcourir, au prix d'un gigantesque changement des mentalités. Un album nécessaire.
J'ai lu cette BD conseillée par Mo la Fée (son billet ici) qui a bien vu que j'aimais les récits engagés... c'est ma , les autres sont à retrouver chez Mango.
Sur ce thème qui m'intéresse, d'autres billets sur ce blog :
- un essai
- une autre bande dessinée